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Célébration mois de mars: OVIDE

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Ovide – Publius Ovidius Naso est né le 20 mars 43 av. JC. à Sulmo, aujourd’hui Sulmona, province d’Aquila. En raison de la perfection formelle du style, de l’humour fin et de la fantaisie créative, il est considéré comme une éminence de la littérature latine classique, avec Horace et Virgile. À l’automne de l’an VIII de notre ère, alors que le poète se trouvait sur l’île d’Elbe, de manière inattendue, sans décision préalable du Sénat, Auguste décide d’exiler Ovide à Tomis. Peut-être à cause du poème Ars amatoria, qui aurait contredit les principes moraux stricts de l’empereur. Dans Tristia, Ovide fait également référence au fait qu’ »il aurait vu quelque chose qu’il n’aurait pas été autorisé à voir ». Les chercheurs pensent qu’Ovide a été témoin des amours scandaleuses de Julia, la nièce d’Auguste.

Une fois exilé, Ovide se rend à Tomis, dans la ville actuelle nommée Constanta en Roumanie, au bord de la Mer Noire (Pontus Euxin). Dans cette période, il termine d’écrire Les Fastes, recueil dans lequel il évoque les fêtes religieuses insérées par Jules César dans le calendrier romain. De cette période en exil sont issues également: Les Tristes, Les Pontiques, Ibis, Les Métamorphoses, et Halieutiques.

Publio Ovidio Naso meurt à Tomis, entre XVII après JC. et XVIII après JC, après avoir vécu entouré de peuplades considérées comme barbares, (c’est à dire étrangères à la civilisation romaine). Les archéologues ignorent où se trouve sa sépulture.

Ovide était déjà très célèbre en son temps, et de nombreux auteurs reprennent ses thèmes et imitent son style: Dante Alighieri, Francesco Petrarca, Giovanni Boccace, Ludovico Ariosto, William Shakespeare, Giambattista Marino et Gabriele D’Annunzio. L’œuvre Les Métamorphoses, en particulier, a également inspiré des artistes italiens et européens. Parmi eux le sculpteur Eugène-Ernest Liolle, Van Dyck, Delacroix, Carpeaux, Rodin mais aussi Picasso, Renoir, Richard Guino, Aristide Maillol ou encore Antoine Bourdelle…

Extrait de l’incipit des Tristes, traductions du latin, en roumain et français et italien:

« Parve—nec invideo—sine me, liber, ibis in urbem, ei mihi, quo1 domino non licet ire tuo! vade, sed incultus, qualem decet exulis esse; infelix habitum temporis huius habe. »

 

„Tu, cartea mea, vei merge la Roma fără mine,
Te las: acolo mie a merge nu mi-i dat.
Dar fără de podoabe te du, cum se cuvine:
Un exilat ți-i tată, ia-ți strai de exilat!”…

Les tristes, Epistulae Ex Ponto, Traduction en roumain de Teodor Naum,
Édition bilingue de Livia Buzoianu, Ed. Ex Ponto, Constanta, 2019.

 

« Va, petit livre, j’y consens, va sans moi dans cette ville

où, hélas, il ne m’est point permis d’aller, à moi qui suis ton père!
Va, mais sans ornements, comme il convient au fils de l’exilé,

et malheureux, adopte les insignes du malheur. »

 

« Senza di me – ma non sono geloso – andrai, piccolo libro, a Roma:
ahimè, che non è permesso andarvi al tuo padrone.
Va’, ma disadorno, come si addice al libro di un esiliato.
Infelice, metti l’abito che si conviene a questo mio tempo! »