Iconographie du spectacle

BORDURE PROGRAMME « Le Livre Roumain des Quatre Saisons » exécuté par l’artiste plasticienne Béatrice L.

Pour le plaisir de la découverte de l’iconographie populaire roumaine*, (pour ne pas dire d’anthropologie culturelle…) voici quelques brèves précisions concernant la bordure de chaque saison du spectacle « Le Livre roumain des Quatre Saisons ». Chaque bordure, du haut en bas :

*Dessins, notes, références et explications traduits du livre de référence dans le domaine de Romulus Vulcănescu, Mitologie Română- Mythologie Roumaine.

 

PRINTEMPS en vert :
(1) Serpent avec des cornes zone de Basarabi-Mufatlari (Doubroudja, ma région). Dessin d’après Virgil Bilciurescu. Dans notre iconographie, nous l’avons orné d’œufs de Pacques, le transformant en arbre fruitier…
(2) Vase forme anthropomophique, évoquant des formes féminines.
(3) Tatouage de la Culture Tisa, culture développée entre l’âge de pierre et l’âge du bronze. L’élément caractéristique de la céramique de cette culture est représenté par le décor sinueux et incisé tissé («style textile»).
(4) Céramique Culture Coucouteni, culture Néolithique qui couvre une zone située entre le nord-est de la Roumanie, la République de Moldavie et le sud-ouest de l’Ukraine. Il a reçu son nom du village de Coucouteni où, en 1884, les premiers vestiges archéologiques ont été découverts. Caractérisée par des poteries superbement peintes, elle est datée d’environ 4800-4600 av. Les gens de cette époque avaient un mode de vie sédentaire. Ils s’occupent de la chasse, de l’agriculture, de la pêche, des travaux ménagers, de l’extraction du sel et notamment de sa commercialisation.

(5) L’artiste de notre spectacle a imagé la pousse des premiers végétaux et le mouvement magique de l’influence le signe zodiacal bélier et de l’animal symbolique/ mythique, dont les cornes se retrouvent plus ou moins discrètement un peu partout dans l’iconographie du spectacle : sur toile, programme, objets scéniques.

 

ÉTÉ en jaune:
(1) Căluşar stylisée et schématisé. Danseur avec son Bâton et sa la main levée. Le Căluşar était le serviteur du soleil. J’ai retenu parmi les théories sur Căluşari le lien avec la fête romaine Rosalia et chez les roumains Rusalii. Les danses avec des bâtons des Căluşari fait partie du culte solaire. Dans ce cas les danseurs représentent des fées puissantes et redoutables « Iele »; On aperçoit ici une chusse typique roumaine « opinci », faites de cuir et fermées par des lacets.
(2) Symbole soleil sur un sarcophage de la Nécropole de la ville de Galaţi. d’après Silviu Sanie.
(3) Épis de blé, symbole des récoltes, la Roumanie étant un pays agraire, et considérée entre les deux guerres mondiales comme le grenier de l’Europe centrale.
(4) Symbole du Bouc. Zodiaque et constellation. Ici décoré avec des grappes de raisins symbolisant la fertilité.
(5) Stèle funéraire avec un symbole solaire, la Lune et la Colonne du Ciel. Ville de Mehedinţi.
(6) Colonnes du Ciel : Poteau- colonne de bois funéraires (avec des cornes de consécration* et de dissimulation) d’après Tudor Pamfile. Monuments liés aux mythes roumains. Symbole cosmologique du mouvement ascendant de la vie terrestre vers le ciel. Renvoie au Sapin Cosmique ayant les racines enfouies dans la terre et le tronc dans le ciel, puis dans le cosmos.
*Une consécration est l’action de consacrer par certains rites à la Divinité, à une divinité, un lieu culturel ou non, un objet, une personne.

 

AUTOMNE en noir, dans le spectacle dominante ocre-maron:

(1)Métope avec 2 boucs rapprochés, sur le monument d’Adam Klissi. En architecture, une Métope est intervalle carré, le plus souvent sculpté, qui, dans une frise dorique, sépare deux triglyphes.
Monument élevé par l’empereur Trajan près du lieu de la bataille d’Adamclisi dans les années 101/102 en Mésie (aujourd’hui en Dobroudja, Roumanie), destiné à commémorer sa victoire militaire. La bataille d’Adamclisi est l’une des plus importantes des guerres daciques de Trajan, opposant l’Empire romain aux Daces de Décébale et leurs alliés.
(2) Balaur** dace, d’apres Vasile Pârvan.
**Balaur est un serpent gigantesque autant par sa taille, que par sa fonction, sa puissance et ses symboles mythiques. Quand sa nature prend une forme animale attribuée à la divinité, c’est à dire quand il devient Dragon, il personnifie, entre autres, une force brutale et cruelle, les ténèbres impénétrables. Sa forme ophidienne divine pendule entre le chthonien et le céleste. Il représente un être monstrueux, un symbole de la terreur, la bête hostile à l’homme qui trouble l’ordre naturel et normal de l’évolution du monde.
(3) Idoles-colonnes. Culture Coucouteni d’après M Petrescu-Dâmboviţa. Culte du Soleil.
(4) Monnaie ou sceau stylisé par l’artiste peintre.
(5) Cycle « Saint Soleil », signes solaires sur le fond des vases de terre cuite. XII-XIV siècles. Musée historique de la ville de Braşov.
(6) Vase au motif du cavalier trace et fleur stylisée, d’après I. H. Crişan.

Il y a une relation entre le culte solaire et căluşari. La tradition des Căluşari débute et clôt les journées consacrées aux Rusalii. Les ”Rusalii” est une fête ancienne dont les origines remontent à l’époque des Daces et de la mythologie romaine. Chez les Romains, Rosalia, “la Fête des Roses”, était une journée consacrée au culte des morts : on apportait des offrandes aux âmes des défunts – des aliments et des roses pour les apaiser.
Les Rusalii, cycle de 9 jours ont acquis d’autres connotations dans le calendrier roumain, une journée est consacrée à l’offrande au nom des morts, une autre au culte du solstice du soleil pour avoir des récoltes riches, pour protéger la végétation et les eaux, et au culte de la médecine magico- mythique pour traiter certaines maladies. Ces jours sont personnifiés en fées méchantes, jeunes, belles, capricieus

es et vindicatives. Elles peuplent l’air et les forêts. Ce sont en fait des esprits de jeunes filles mortes sans être mariées.

 

HIVER en bleu :
(1) Motifs de décoration ou d’ornement sculptés sur les poteaux ou piliers de bois avec les cornes du bouc.
(2) Dessin du bouc.
(3) Motif rappelant les broderies tissées sur des vêtements, nappes, mais aussi sculpté sur le bois des poteaux ou des portes cochères.
(4) Ange, représentation populaire et chrétienne chantant des chants de Noël. Costume et chusse traditionnel.
(5) Figure des cornes de bouc inversé. Fin du cycle, fin de l’année et début du renouveau.