Formes contrastées dans le rendu de l’émotion, tantôt épurées, tantôt ornementées, mais toujours élégantes dans l’expression, c’est ainsi que nous pouvons qualifier les airs antiques italiens.
« Forêts amies,
Plantes ombragées,
Fidèle hôtel de mon cœur
Cette âme aimante vous demande
Quelque paix à sa douleur. » rôle de Silvia, La Constance en amour est vainqueur de la tromperie, Antonio CALDARA
« Douces et charmantes branches de mon cher platane, le destin vous sourit !
Que le tonnerre, l’éclair et la tempête ne troublent jamais votre précieuse paix,
Et que le rapace vent du sud ne vienne pas non plus vous violenter !
Jamais l’ombre d’aucun arbre ne fut plus douce, plus précieuse,
plus agréable ! » rôle de Serse, Serse, Georg Friedrich HAENDEL
« Victoire, victoire, mon cœur! Ne pleure plus,
elle est dissoute la servitude de l’amour.» Cantata, Gian Giacomo CARISSIMI
« Mon bien-aimé, quand viendras-tu voir ta triste amie.
La plage ensoleillée se couvrira de belles fleurs.
Mais je ne le vois pas, mon bien-aimé ne vient pas.
il expliquera sa flamme, ses lamentations même à la brise.
Le mythique Augias, il vous enseignera les accents les plus doux.
Mais je ne l’entends pas. Qui l’entend ?
Mon bien-aimé se tait.
Ô Toi, à qui je dois d’avoir épuisé tous mes pleurs, me voici pitoyable.
Il revient et avec des douces paroles il demande ma main.
Doucement il appelle, doucement hélas !
Il ne m’appelle pas, ô Dieu, il n’est pas venu. » Nina, Nina pazza del amore, Giovanni PAISIELLO
« Je ne ressens plus dans le cœur briller la jeunesse.
Amour, tu es la cause de mon tourment.
Tu me pinces, tu me taquines,
tu me piques, tu me mâches;
Aies pitié !
Décidément, l’amour est une chose qui me désespère ! » La Molinara, Giovanni PAISIELLO
« Oh cher objet de ma douce ardeur,
L’air que tu respires enfin je respire.
Où que je tourne mon regard
Tes traits gracieux en moi peignent l’amour :
Ma pensée imagine les plus belles espérances.
Et dans le désir qui ainsi m’emplit la poitrine
je te cherche et je t’appelle.
J’espère et je soupire. » Orfeo, Orfeo ed Euridice, Christophe W. GLUCK
Spesso vibra per suo gioco de l’opéra La Caduta di Decemviri d’Alessandro SCARLATTI
« Image douloureuse de ma Phyllis,
Pourquoi si tristement es-tu assise à côté de moi?
Que désires-tu de plus ?
Je verse mes pleurs sur tes cendres.
Crains-tu que je puisse m’enflammer pour une autre avec de serments sans mémoire ?
Ombre de Phyllis, repose en paix;
L’ancienne ardeur ne peut pas être éteinte. » poème de Giulio GENOINO, musique de Vincenzo BELLINI
« Belle lune qui donnes l’éclat d’argent à ces berges et ces fleurs,
et qui inspires aux éléments le langage de l’amour,
Tu es seule témoin de mon fervent désir ;
et à celle qui me charme, conte mes frémissements et mes soupirs.
Dis-lui aussi que l’éloignement ne peut apaiser ma peine ;
que si je nourris un espoir, il vit seulement dans l’avenir.
Dis-lui aussi que du matin au soir,
je compte les heures de ma souffrance,
que seule une espérance flatteuse me réconforte. » poème anonyme, musique de Vincenzo BELLINI …